Si les consommateurs font de plus en plus attention à ce qu’ils mangent, il en est de même concernant les produits de beauté et d’hygiène. Leurs exigences : favoriser des ingrédients naturels et bio, respectueux de la peau et de l’environnement. C’est pourquoi la tendance clean beauty (beauté clean) s’impose dans la routine beauté des pays du monde entier et devient un véritable enjeu pour les acteurs du secteur dermocosmétique. Mais de quoi s’agit-il ? On fait le point sur ce phénomène à prendre en compte actuellement pour développer sa marque de produits cosmétiques.

C’est quoi la clean beauty ?

Il n’existe pas de définition précise de la clean beauty. C’est un concept, et donc ni un label ni une certification officielle. Ce terme signifiant littéralement “beauté propre” en français est soumis à interprétation.

Mais l’idée principale est de prendre soin de sa peau avec des produits naturels, hypoallergéniques, sains (sans danger pour la santé humaine), bien tolérés, à la traçabilité garantie, écoresponsables (packaging recyclé et/ou recyclable) et éthiques. C’est-à-dire, avec un impact limité sur la nature, cruelty free (pas de tests sur les animaux), ne faisant pas travailler les enfants…

En effet, cette tendance clean beauty va bien au-delà de la simple composition des produits. Elle s’inscrit dans une démarche globale.

Qu’est-ce qu’un produit clean ?

Le concept de clean beauty n’a pas de définition officielle. Pourtant, les consommateurs et les marques s’accordent sur le fait qu’un cosmétique clean présente 3 principales caractéristiques :

  • Une composition minimaliste et saine. Les formules élaborées doivent inclure un minimum d’ingrédients, mais parmi eux, un maximum d’ingrédients d’origine naturelle, dépourvus de substances dangereuses pour la peau et l’environnement. L’ensemble doit proposer des actifs efficaces pour répondre aux besoins (hydratation…) de chacun.
  • Un engagement écoresponsable. Méthodes de fabrication respectueuses de la planète, circuit court, emballages écoconçus (réutilisables, recyclables, recyclés), formats écologiques (vrac, solides, poudres…).
  • Une éthique globale (protection de la nature, commerce équitable…). Il peut s’agir de produits certifiés bio, mais en plus non testés sur les animaux, fabriqués par du personnel rémunéré à sa juste valeur qu’il travaille en France, en Europe ou dans le reste du monde… 

Et ces éléments doivent être vérifiables facilement par les clients. En effet, la notion de transparence est au cœur du mouvement clean beauty pour les marques qui s’inscrivent dans cette tendance. Le dossier d’information de produit (DIP) cosmétique joue un rôle crucial en fournissant aux consommateurs des informations précises et documentées sur la composition et la sécurité des produits de beauté. Cela leur permet de prendre des décisions éclairées quant à l’usage de ces produits tout en renforçant la confiance qu’ils accordent à la marque.

Clean beauty : la liste des ingrédients jugés toxiques

Un produit est “clean” à partir du moment où aucun ingrédient jugé toxique n’entre dans sa composition.

Et la liste des substances nocives est longue. Parmi eux figurent notamment des produits chimiques de synthèse et dérivés du pétrole, des colorants artificiels, des perturbateurs endocriniens comme :

  • Les huiles minérales (comme la paraffine) issues de l’industrie pétrolière
  • Certaines huiles essentielles (d’agrumes) irritantes  
  • Les alcools pour leur action desséchante 
  • Les silicones, asphyxiant la peau
  • Les nanomatériaux
  • Le phénoxyéthanol, le toluène et le formaldéhyde  
  • Les parfums, car allergènes
  • Des conservateurs controversés : parabènes, BHA (hydroxyanisole butylé)
  • Les sulfates (SLES, SLS…), des tensioactifs irritants
  • Les phtalates
  • Les PEGs, des polymères polluants…

Bon à savoir : la dangerosité estimée d’un ingrédient dépend du lieu de commercialisation du produit. Par exemple, aux États-Unis, la législation est très peu contraignante concernant la formulation cosmétique. Au contraire, la réglementation européenne est très stricte : plus de 1300 substances sont interdites, car considérées comme toxiques pour la peau.

 

Tendances du marché dermocosmétique

Suite à de nombreux scandales sanitaires, la défiance à l’égard des marques du secteur s’est accrue. Les consommateurs sont à la recherche de plus de transparence, et notamment d’applications décryptant les formulations des produits.

De plus, face à une recrudescence des facteurs d’irritation pour la peau (masques, pollution, stress…), ils font attention aux cosmétiques utilisés au quotidien.

C’est dans ce contexte qu’est né le mouvement clean beauty, une tendance du moment, mais pas seulement ! 

En effet, elle s’inscrit dans une véritable prise de conscience des consommateurs de la nécessité à utiliser des produits plus propres pour leur santé et pour la nature.

Face à cet engouement durable pour la clean beauty et à l’influence croissante des réseaux sociaux comme canal de communication, les acteurs du secteur dermocosmétique doivent les prendre en compte pour ajuster leur stratégie en :

  • Développant l’innovation produit pour proposer une offre clean : plus grande utilisation de substances naturelles, abandon des ingrédients toxiques, développement d’emballages écoresponsables… 
  • Digitalisant le conseil client via des contenus en ligne, des applications (diagnostic de peau, etc.).

Le saviez-vous ? Plusieurs marques phares ont déjà adopté cette tendance : Tata Harper, une référence en la matière, Susanne Kaufmann, une pionnière reconnue de la clean beauty et de la beauté holistique, ou Corine de Farme, engagée dans l’écoconception et la beauté propre.

 

Les applications pour vérifier la composition des cosmétiques

Afin de permettre aux consommateurs d’analyser facilement la composition d’un démaquillant nettoyant ou d’une crème hydratante pour le visage, plusieurs applications ont vu le jour.

Clean Beauty : l’appli mobile au large référentiel

Développée par des scientifiques dirigés par un docteur en pharmacie et cosmétologie, Clean Beauty identifie l’ensemble des ingrédients interdits par le Règlement cosmétique européen. Et ce, pour toutes les catégories de produits d’hygiène et de beauté.

À partir d’une simple photo de la liste des substances présente sur l’emballage, cette application détaille instantanément les ingrédients controversés et les décrypte grâce à un glossaire pour aider les consommateurs à mieux comprendre.

L’INCI Beauty

Indépendante, cette application française analyse la composition des produits cosmétiques. Elle propose une note en fonction du niveau de dangerosité des composants.

Elle permet également de s’informer sur les différents ingrédients et de donner son avis.

Bon à savoir :membre de 1 % for the Planet, l’entreprise soutient plusieurs associations françaises de protection de l’environnement en reversant 1 % de son chiffre d’affaires.

 

Yuka

Initialement connue pour l’alimentation, cette application intègre également l’analyse des produits cosmétiques. Elle donne ainsi une notation globale du cosmétique selon une classification établie pour chaque ingrédient : à éviter, risque modéré, risque faible, sans risque. Elle s’appuie sur une base de données de 500 000 références.

Un malus est attribué pour chaque substance controversée.

Claire

Depuis fin 2020, la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) propose cette application développée en partenariat avec la Société Française de Cosmétologie (SFC).

Elle décrypte la composition d’un produit et donne des informations fiables et précises sur plus de 25 000 ingrédients utilisés en cosmétique.

La clean beauty s’impose comme la tendance phare du secteur dermocosmétique, et ce dans le monde entier. Ce mouvement impacte directement les marques de cosmétiques qui doivent en tenir compte dès maintenant, mais aussi à l’avenir, pour réussir leur l’internationalisation. C’est l’une des clés pour répondre aux attentes de leur clientèle, toujours plus exigeante et soucieuse d’utiliser des produits sains et éthiques, respectueux de leur peau et de l’environnement.