Avec le réchauffement climatique, les grandes entreprises de mode ont conscience de l’urgence de changer leurs méthodes de production. Émerge alors un nouveau concept : la slow fashion.

Basée notamment sur une cadence plus mesurée et plus humaine, cette tendance semble vouloir s’inscrire dans le temps. Qu’est-ce que la slow fashion précisément ? Quelles sont ses origines ? Et si vous aussi vous souhaitez adopter ce positionnement dans votre entreprise, découvrez les grands axes à mettre en œuvre.

La slow fashion, une tendance plus à l’écoute de la planète

Face au défi du réchauffement climatique, il est devenu urgent pour les marques d’adopter une attitude éco-responsable. Un changement radical qui répond par ailleurs aux attentes de l’opinion publique. Pour les consommateurs, la qualité du produit et la façon dont il est fabriqué deviennent tout aussi importantes que le prix.

Les entreprises qui adoptent ce concept ne produisent plus en masse. Les différents cycles de fabrication sont ainsi de meilleure qualité. Les vêtements conçus se veulent durables, produits avec des matières premières recyclables, respectueuses de l’environnement.

L’histoire de la slow fashion

La slow fashion a été évoquée pour la première fois dans les années 90. À l’époque, des grandes marques de mode comme Giorgio Armani ont commencé à intégrer des modes de production plus éthiques.

Ensuite, ce mouvement de la slow fashion a été évoqué par Kate Fletcher, une chercheuse anglaise. Elle a inventé cette expression en 2007, dans un article du journal The Ecologist . Elle associe cette tendance avec la notion de plaisir, tout en prenant en compte les ressources limitées. En France, cette tendance est encore peu développée. 

Mais elle commence doucement à se propager, même si les grandes marques de textile ont encore du travail dans ce domaine.

La fast fashion, une mode néfaste pour la planète

La fast fashion est à l’opposé de la slow fashion. Cette pratique consiste à produire en masse, sans se soucier de l’impact environnemental, ni des conditions de travail des petites mains de l’autre bout du monde.

Très utilisée jusqu’à présent, la fast fashion est aujourd’hui critiquée. Les enseignes célèbres comme H&M et Zara, se voient largement contestées par le grand public.

Guidées par le profit et sans intérêt pour la planète, ces marques ont mis en œuvre un système de production effréné en sortant de nombreuses collections de vêtements chaque année. Les matières premières des vêtements sont polluantes et non recyclables.

Le saviez-vous ?

Selon une étude de l’ADEME, l’industrie de la mode émet chaque année 1, 2 milliards de CO2. Le bilan carbone dans le secteur de la mode est donc énorme par rapport au risque climatique.  À titre d’exemple, la conception d’un t-shirt en polyester nécessite l’extraction du pétrole, une énergie fossile.

Comment une marque de mode peut-elle passer à la slow fashion ?

Pour passer à la slow fashion, l’entreprise de mode doit radicalement changer ses habitudes. Volume et méthode de production, utilisation des ressources, attitude envers les consommateurs, relations fournisseurs… voici quelques clés qui peuvent être mises en œuvre pour devenir un acteur éco-responsable.

Une production plus sobre mais de meilleure qualité

Les marques de textile ont besoin de revoir leur modèle de production. En relocalisant leur production d’Asie ou d’Afrique, les entreprises réduisent leur empreinte carbone. Elles participent aussi à la fabrication Made in France et lutte contre les contrefaçons.

En sortant moins de nouvelle collection, elles mettent l’accent sur la qualité plutôt que la quantité. Au lieu de produire en masse, elles s’adaptent à la demande réelle du marché. Par exemple, elles peuvent proposer des produits en précommande ou des collections limitées.

Pour une meilleure qualité de production, les marques privilégient les matières éco-responsables comme le chanvre ou le coton bio. Les vêtements auront une durée de vie plus longue car ils subiront moins de transformations.

Le consommateur n’aura pas besoin de jeter ses vêtements au bout de quelques mois.

 

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Une compensation de leurs effets sur l’environnement

Pour soutenir le changement, les grandes industries peuvent reverser une partie de leur résultat à des associations pour la planète.

1 % for the Planet, une organisation à but non lucratif, collecte les dons des entreprises au profit de l’environnement. Elle relie les entreprises et les associations porteuses de projet pour la planète. Elle a déjà collecté plus de 350 millions de dollars.

Chaque entreprise de ce réseau s’engage à reverser chaque année 1 % de son chiffre d’affaires.

Une transformation des produits usagés

Les marques du textile peuvent proposer la réparation et la transformation des vêtements abîmés au lieu de les jeter.

Par exemple, la marque Patagonia recycle des matériaux de fabrication issus de meubles pour créer des casquettes et bonnets. Elle utilise du polyester recyclé, matière qui ne nécessite aucun traitement.

Certaines marques issues du commerce équitable comme Hopaal ou Atelier Unes conçoivent des vêtements à partir de fibres biologiques. Elles s’inscrivent dans une démarche d’upcycling, c’est-à-dire la création d’un nouveau produit avec des matières usagées.

Quant à elle, Oxfam, qui est une boutique solidaire, favorise l’économie circulaire en proposant des articles de seconde main.

Les marques peuvent aussi faire des dons de produits non vendus à des organismes comme Emmaüs.

L’idéal est de gaspiller le moins de vêtements pour éviter de polluer la planète. 

La slow fashion est donc un changement total de l’économie mondiale. Les productions locales et artisanales sont mises en avant ainsi que le made in France. 

La slow fashion s’inscrit dans la lignée d’autres concepts similaires comme la slow food ou la slow life. Les citoyens veulent ralentir leur rythme de vie pour préserver la planète.

Les grandes marques ont compris qu’elles devaient révolutionner leur manière de produire face à ce changement de paradigme.